Pascal Nègre : "Avec la Star Ac', on retourne à l'école"
Emmanuel Berretta
En dépit des difficultés du marché de la musique, Universal Music group présente des résultats semestriels en hausse de 17,7 % par rapport à l'an passé. UMG, le leader mondial, accentue ses parts de marché aux États-Unis et au Japon. Entretien express avec Pascal Nègre, le patron de la branche française, italienne et latino-américaine, rencontré au siège de Vivendi à Paris.
Lepoint.fr : Vous en avez fini du casting de la Star Ac' 8. Content des recrues ?
P. Nègre : Le casting s'est achevé samedi après-midi. Je suis très confiant. Avant même que l'émission de TF1 ne commence, je suis déjà certain de signer des albums avec deux candidats quel que soit le résultat.
Lepoint.fr : On dit pourtant que la Star Ac' ne permet plus de vendre des disques...
P. N. : Nous venons de lancer le single de Quentin, le dernier lauréat. Il s'est classé deuxième des ventes dès sa sortie. Quant à Mathieu, son finaliste, après avoir cartonné en duo avec Sheryfa Luna, il sort bientôt un single en solo et démarre très bien en radio. Il fallait être patient. Si j'ai une seule qualité, c'est la patience...
Lepoint.fr : Êtes-vous satisfait de la nouvelle formule de la Star Academy ?
P. N. : On retourne aux fondamentaux du programme : la Star ac' est une école. Le jury a été supprimé pour redonner de la légitimité aux professeurs dans la sélection des élèves. Ça me va très bien.
Lepoint.fr : La révolution numérique de la musique est en cours. Où en êtes-vous ?
P. N. : Aujourd'hui, Universal music ne dépend plus qu'à 50 % des ventes de disques physiques. L'autre moitié de nos revenus provient de nos autres activités comme le publishing, les services aux artistes et le digital, une expression qui recouvre aujourd'hui de multiples usages. La vente de morceaux musicaux dans les magasins en ligne comme I-Tunes n'est qu'un moyen parmi d'autres. En fait, le modèle gratuit explose et représente, en France, 10 % de nos revenus grâce à nos accords avec Myspace, Youtube et Deezer.com. Nos abonnements avec les opérateurs télécoms sont également très satisfaisants. Par exemple, le nouvel album de Mylène Farmer a d'ores été déjà été vendu à 175.000 exemplaires sous la forme de musique embarquée dans les portables Sony Ericsson. L'album de Bob Sinclar a quant à lui franchi les 500.000 ventes sur le portable walkman Sony Ericsson.
Lepoint.fr : Le marché français se porte mal cependant...
P. N. : Le marché français se porte mal par rapport à nos voisins occidentaux parce que, pardon d'y revenir, nous avons pris du retard dans la lutte contre le piratage. Ailleurs, on a pris des mesures qui commencent à payer. Nous attendons l'impact de la loi sur la piraterie, qui devrait être votée avant décembre au Parlement.
source: le Point