TéléMoustique n°4311 du 10/09/2008
Star Ac': finie la vie de château
Télé-Radio
Après
une dernière saison décevante, la Star Academy doit retrouver un second
souffle. Pour sa huitième édition, elle fait dans le neuf mais reprend
quelques bonnes vieilles recettes. Dont Armande Altaï!
Tout le monde disait que la télé-réalité était morte, elle a cartonné cet été!
C'est
reparti pour un tour. Sept mois seulement après la septième saison aux
audiences décevantes, l'académie rouvre ses portes avec fébrilité pour
une nouvelle édition sous pression maximale et considérablement
transformée. La Star Ac' new-lookinnove mais reprend aussi de bonnes
vieilles recettes du passé. "L'académie redevient une école
d'excellence pour des élèves qui ont un potentiel, mais qui ont envie
de progresser dans tous les domaines", déclare Yves Bigot, nouveau
directeur des programmes d'Endemol qui assume pleinement cette Star Ac'
8 repensée. Autrement dit, on n'aura pas 15 auteurs-compositeurs déjà
rompus à la scène.
La Star Ac' s'assume à nouveau et ne cherchera
plus à singer maladroitement Nouvelle Star. A l'issue de la dernière
édition, Nikos nous confiait qu'il aimerait voir des candidats comme le
dernier gagnant d'American Idol (la Star Ac' américaine). Un immense
talent que personne ne connaissait. Et pour cause, il ne chantait que
sous sa douche... Voici les cinq changements décisifs qui pourraient
donner à la Star Ac' la nouvelle jeunesse dont elle a tant besoin.
1. Un hôtel très particulier
Adieu
château et lointaine banlieue parisienne, place à un hôtel particulier
au cour de Paris dans le Marais, quartier à la fois bobo, branchouille
et gay. La bâtisse du XVIIIe siècle comprend une surface de 1.800 m²
répartie sur cinq étages. Les élèves ne perdront plus un temps fou pour
se rendre aux prime times à la plaine Saint-Denis.
"C'est un
handicap pour la tranquillité et l'isolement des élèves, mais les
artistes viendront plus volontiers. Etre dans Paris, pour une académie,
c'est quand même mieux", assure Bigot. Angélique Sansonetti, directrice
artistique d'Endemol, estime que "cela facilitera les sorties des
élèves, mais que chaque sortie sera justifiée par l'apprentissage".
2. Des profs crédibles
L'ex-directrice
Alexia Laroche-Joubert a quitté Endemol. Elle est remplacée par Armande
Altaï (voir interview). L'ingérable Raphie, ex-prof d'expression
scénique, a jeté l'éponge pour le plus grand plaisir de la prod. Elle
sera remplacée par Dominique Martinelli, coach de grands artistes dont
Mylène Farmer. Quant à Christophe Pinna, en plus de son cours de sport,
il accompagnera les élèves dans un cours de développement personnel. De
son côté, Rafaël Amargo, l'un des plus grands danseurs de flamenco au
monde et ancienne star d'Operacion triunfo (version espagnole de la
Star Academy), se chargera de l'expression corporelle. Pour le chant,
c'est une grande pointure, Anne Ducros, récompensée par deux Victoires
de la musique, qui succède à Richard Cross. Seul prof rescapé de toutes
les Star Ac': Kamel Ouali. "Nos nouveaux profs sont tous incontestés et
incontestables. Anne Ducros est la meilleure chanteuse de jazz
française. Elle va apporter de la crédibilité au programme", estime
Yves Bigot.
3. Des règles du jeu plus "télé-réalité"
La
mécanique du jeu a aussi évolué. Le prime time fera office de grande
évaluation. Chaque vendredi, les professeurs (exit le jury) noteront
tous les élèves. Les quatre derniers du classement seront alors sur la
sellette. L'un d'entre eux sera repêché la semaine lors d'un
rattrapage. Les trois autres seront nominés à l'occasion du prime
suivant. Tout ou presque se jouera donc sur le plateau.
Parmi les
trois élèves nominés, l'un d'entre eux sera sauvé par le public et
l'autre par ses camarades. Un excellent candidat qui fait une belle
prestation peut donc dégager, si ses camarades ne l'aiment pas ou le
trouvent menaçant. Cette règle marque un retour à la télé-réalité pure
et dure. "Vous avez vu les audiences de Secret Story? Tout le monde
disait que la télé-réalité était morte, elle a cartonné cet été!" Pas
fou, Yves Bigot ne pouvait qu'être favorable à cette règle
artistiquement injuste, mais imparable en termes de dramaturgie
télévisuelle. On peut néanmoins regretter de voir un très bon élément
partir juste pour des questions d'affinités ou de stratégie. "C'est un
risque, mais les vrais talents peuvent, comme Olivia Ruiz, s'imposer
sans gagner", rappelle Angélique Sansonetti.
Dans la quotidienne, on
devrait aussi retrouver des tranches de vie montées pour construire une
véritable sitcom. Dans le jargon, on appelle ça feuilletonner la
réalité. Mais l'ex-boss de la RTBF ne compte pas aller jusqu'à recruter
des Jean-Pascal ou Georges-Alain destinés uniquement à pimenter les
quotidiennes.